Festival 2019 par Audrey Vairé Ouest France

Entretien avec Frédérique Jehannin, professeure de danse à la tête de l’école Tatansa.

Votre festival les Renc’arts Jazz prend de l’ampleur à chaque édition. Comment l’expliquez-vous ?

C’est vrai que quand je l’ai créé, il y a huit ans, il n’y avait que quatre à cinq invités. Aujourd’hui, on arrive à une brochette de dix intervenants. C’est une grosse proposition pour des stages de danse en province, je connais peu d’événements qui en ont autant. C’est grâce à mon réseau, mais surtout au bouche-à-oreille et à l’implication des intervenants qui me suivent depuis le départ.

Redon attire ?

C’est le parrain des Renc’arts jazz, Wayne Barbaste, renommé internationalement, qui m’a incité à lancer le festival. Il m’a dit : « Fred, Redon c’est super bien situé. Les gens peuvent venir en train, ça va être chouette. » Il avait raison. Je trouve ça magique de faire venir ces grands professionnels chez nous. ils me disent qu’ils partagent quelque chose ici qu’ils n’ont pas encore trouvé ailleurs. Cela va au-delà du cours. Il y a une curiosité, un échange entre les pros et le public.

Yann Hervé, votre ancien élève, reviendra donner des cours. Ça vous fait quoi ?

Ça me touche beaucoup. Aujourd’hui, il est danseur professionnel, avec une belle carrière. Le voir revenir enseigner ici, en sachant qu’il a commencé par notre petite école amateur, c’est super. Il ramène des copains : Yacnoy Abreu Alfonso (diplôme en danse moderne, contemporaine et folklorique cubaine), et Iris Florentiny. Cette dernière est l’une des rares Françaises à avoir l’autorisation de transmettre la prestigieuse méthode Grahamm.

Vous avez d’autres intervenants qui connaissent bien le territoire ?

Oui. Il y a ma fille, Noémie Bourrée, danseuse et assistante chorégraphe au côté d’Alexandra Lemoine. On a aussi Julia Chesnin, pour des ateliers chants. Originaire du pays de Redon, elle est devenue une figure incontournable du gospel et de la soul. C’est intéressant de voir ces anciens redonnais au si beau parcours.

Vous organisez trois jours de stage, de samedi à lundi. Ça s’adresse à qui ?

À tout le monde, à partir du moment où les gens ont un bagage en danse, qu’ils ont déjà les bases. Ces profs sont des pros, ils vont aller vite et ils ont envie de donner plein de choses dans les quelques heures qu’ils ont pour enseigner. C’est une belle opportunité, un tremplin, pour les danseurs amateurs du territoire, qui rêvent de devenir pro un jour ou d’en savoir plus sur ce milieu.

Vous gardez des prix assez bas. C’est voulu ?

Oui, je ne fais pas ça pour faire de l’argent. Le prix demandé me sert simplement à équilibrer le budget de l’événement. Mais mon but, en organisant ce festival, c’est de permettre aux jeunes de rencontrer ces personnalités, de faire connaître le monde de la danse et de le rendre accessible. C’est une vraie chance, dans des communes comme les nôtres.

En dehors des stages, il y a aussi les soirées spectacles…

Le samedi soir est consacré aux amateurs, avec pleins d’écoles des alentours. Et aussi le groupe d’handidanse. C’est important de pouvoir les mettre en lumière. Le dimanche soir, ce sont les compagnies professionnelles, qui assureront le spectacle.

Samedi 6 et dimanche 7 avril, soirées spectacles, à 20 h 30, salle Pierre-Étrillard, à Saint-Nicolas-de-Redon. Tarifs : 5 € (non adhérents) samedi, 5 € enfants et 8 € adultes le dimanche.